L’Abbaye de Saint-Riquier

Un site prestigieux



Speaker 1

L’abbaye est fondée par le futur Saint-Riquier vers 625, sur une source, objet d’un culte païen très ancien. Elle devient royale en 632 par la protection que lui accorde Dagobert Ier. C’est Charlemagne en personne qui confia à son gendre, Angilbert, la construction d’une nouvelle et vaste abbaye avec les matériaux les plus nobles, forgeant ainsi un modèle d’architecture religieuse pour les constructions ecclésiastiques de l’Occident. L’abbaye connaît son apogée à l’époque carolingienne grâce à Angilbert qui en fait un des plus grands centres religieux, intellectuels et culturels d’Europe. Joyau de l’architecture gothique, détruite à plusieurs reprises au cours des siècles (incendies, pillages...) mais toujours reconstruite, l’abbaye reste l’un des plus beaux édifices de France, notamment grâce aux travaux réalisés par Charles d’Aligre, au XVIIe siècle. L’abbaye royale est aujourd’hui un Centre culturel départemental dédié à la culture sous toutes ses formes : visites guidées, expositions, spectacle vivant, ateliers de pratique artistique ou encore résidences d’artistes rythment la vie de ce lieu unique.





L'abbatiale

L’Aabatiale de Saint-Riquier est un exemple unique de l’évolution de l’architecture gothique, présentant des éléments appartenant au gothique primitif, classique et flamboyant. Sa façade date du début du XVIe siècle et présente la particularité d’être dominée par une unique tour centrale qui s’élève à 50 mètres. Sur le tympan central figure l’arbre de Jessé (représentation symbolique de la généalogie de Jésus), dominé par une statuaire représentant la Trinité, deux abbés et les apôtres. Il est surplombé par des évocations du couronnement de la Vierge, de Saint-Michel, d’Adam et ève, des prophètes Moïse et David.
Depuis le XXe siècle, de multiples travaux de restauration sont entrepris pour sauvegarder son environnement architectural, notamment les contreforts et les parements intérieurs. La façade occidentale fut intégralement restaurée, faisant apparaître de nombreux éléments polychromiques. L’abbatiale, propriété de la commune de Saint-Riquier, est devenue église paroissiale à la Révolution française. Elle est classée au titre des Monuments Historiques par Prosper Mérimée dès le premier arrêté de 1840. Au XIXe siècle, les plus grands auteurs, dont Victor Hugo, ont admiré notamment les deux statues impressionnantes qui ornent les piliers de la nef et qui rappellent l’étape importante que fut l’Abbaye royale de Saint-Riquier sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle.


Les ailes sud, est, ouest

L’aile ouest des bâtiments, dans le prolongement de la façade de l’abbatiale, constitue l’un des éléments les plus intéressants de l’abbaye. Elle offre de nombreux détails et décors des XVIIe et XVIIIe siècles. Avant la Révolution française, les ailes constituaient les bâtiments conventuels des moines (dortoir, infirmerie...).


Les bâtiments du XIXe siècle

Les « petites écoles » installées dans le parc, dans le prolongement de l’aile est, furent construites au XIXe siècle pour abriter les salles de classes d’un petit séminaire. Deux granges picardes du début du XIXe siècle, provenant d’Omécourt dans l’Oise, ont été remontées dans le parc de l’Abbaye au cours des années 1980, en respectant les matériaux et les techniques traditionnelles.


Le logis abbatial

Le logis abbatial est l’un des témoignages les plus authentiques de l’abbaye mauriste du XVIIe siècle. Construit à l’époque de Charles d’Aligre, il fut acheté à la Révolution par le prêtre de la paroisse et utilisé ensuite par le petit séminaire. Il resta quasiment intact jusqu’à l’occupation militaire allemande.


Le parc et les jardins

Au détour d’une promenade, on peut y admirer les granges picardes, les « petites écoles » et le mur d’enceinte. Sur environ trois hectares sont plantés 300 arbres fruitiers : pommiers, poiriers, cerisiers, pêchers, pruniers, mais aussi châtaigniers, noyers et noisetiers, ainsi qu’une centaine d’arbres d’ornement.